Le revenu universel dans la primaire Les Républicains

En préparation de la campagne des primaires de la droite et du centre, l’AIRE et ses partenaires ont rencontré chacun des 7 candidats et leurs équipes pour faire la pédagogie du revenu universel d’existence. Au final, deux candidats des primaires ont intégré ce concept dans leur programmes : Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson. François Fillon, pour sa part a proposé une Allocation Sociale Unique, qui constitue une étape intermédiaire.

L’ancien premier ministre consacre un chapitre à l’ASU dans son livre FAIRE. François Fillon y rappelle son expérience de maire, confronté à la détresse sociale de nombreux citoyens de ce pays, ainsi qu’aux limites et dysfonctionnements de la protection sociale actuelle. Il conclut ainsi : « Le sentiment que notre système social est à la dérive est une cause majeure du délitement de notre contrat social. Il est urgent d’en refonder la légitimité, de renouer avec le consensus qui l’entourait à l’origine. Notre République ne peut pas accepter que l’inefficacité de ses structures entraîne la remise en cause de ses valeurs humanistes. A droite, nous devons avoir le courage de bousculer les conservatismes et de sauver notre système désormais menacé ». Dans son projet, François Fillon ne va pas jusqu’à aborder la réforme fiscale qui sous-tend la vision d’un Revenu universel d’existence tel que le présente l’AIRE, mais la volonté de simplifier drastiquement les prestations sociales est une première phase encourageante.

Le président du Parti Chrétien Démocrate, Jean-Frédéric Poisson, est fidèle à l’héritage de Christine Boutin, fondatrice de son parti, qui avait proposé dès 2003 au premier ministre Jean-Pierre Raffarin la création d’un Dividende Universel. Depuis lors, cette proposition est régulièrement rappelée dans toutes les échéances politiques du PCD. Jean-Frédéric Poisson l’a rappelé lors du dernier débat entre les candidats des primaires.

L’engagement le plus fort et le plus innovant pour un revenu universel est venu de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a créé la surprise sur ce thème pendant les primaires. Pour elle, « les Français ont compris que nous avions changé de monde. Ils ont compris que le numérique et les multiples applications qui en découlent imprimaient une transformation radicale des modes de vie et de travail ».

Le revenu universel est avant tout une réforme fiscale pour la candidate. Son objectif ? « Rendre plus simple et plus juste la fiscalité des particuliers », comme l’explique l’intitulé de la mesure dans son programme, afin d’émanciper les personnes. Elle calibre son revenu universel à 470 € par adulte, financé par une « flat tax » de l’ordre de 20%. Pour la famille, le revenu universel est de 200 € par enfant et 270 € par adolescent (de 14 à 17 ans), afin de « rebâtir une politique familiale ». Comme l’explique la candidate : « Si vous additionnez tout ça, ça ne change pas fondamentalement les situations des uns et des autres, mais en revanche ça fait un système beaucoup plus lisible et un système dans lequel il n’y a pas d’effet de seuil ».

Sa proposition est largement inspirée du « LIBER » proposé par Marc de Basquiat et Gaspard Koenig. La similitude est complète, non seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan philosophique. L’AIRE et Génération Libre ont en effet largement contribué à la réflexion de NKM, en participant d’abord à une réunion de travail avec ses équipes fin mai 2016. Un débat particulièrement animé, qui a vu s’échanger les arguments classiques des « pour » et des « contre », et lors de laquelle la candidate s’est montrée particulièrement intéressée par le sujet. Des échanges beaucoup plus techniques ont suivi, permettant à son équipe de campagne de comprendre et valider le bouclage économique de la mesure avec l’aide de Marc de Basquiat et de l’équipe de l’AIRE.

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