Si l’administration française n’a plus produit de budget en équilibre depuis 50 ans, les citoyens en sont à la fois coupables et victimes.
Coupables, parce que les revendications permanentes des divers groupes sociaux sont la cause première de la création de multiples dispositifs légaux censés répondre aux besoins ponctuels révélés. C’est l’accumulation progressive de politiques publiques biscornues, peu efficaces et opaques, qui pèse de plus en plus lourdement sur le budget de la nation.
Victimes, dans la mesure où cette fragmentation de l’action publique va à l’encontre de toutes les règles de saine gestion. Tous les services publics sont continuellement invités à faire des économies, à optimiser leurs activités, ce que les citoyens mesurent chaque jour par la dégradation alarmante de l’offre de santé, l’apparition de déserts médicaux, le délabrement des écoles et des universités, la fermeture de nombreux services dans les zones rurales.
Si l’Etat français était une entreprise, il aurait soit fait faillite, soit mis un terme à la gabegie en instaurant des solutions robustes et stables.
La première vertu de l’Impôt Négatif Français est d’être extrêmement simple et de s’appliquer à l’ensemble des citoyens et résidents réguliers dans le pays.
La deuxième vertu, qui en découle : ses paramètres sont connus de tous. Une fois l’INF instauré, chacun comprend que tous ses revenus ainsi que ceux de ses voisins sont soumis à deux taux de prélèvement : 25 % d’impôt et 25 % de prélèvement social. Ceux qui s’insurgent légitimement devant cette ponction cumulée de 50 % (heureusement allégée d’un forfait de 500 € par adulte et du décalage d’un SMIC) doivent méditer cette phrase célèbre prononcée solennellement par le président John Fitzgerald Kennedy en janvier 1961 : « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
La France des années post-covid ne réussira aucun programme d’assainissement de ses finances publiques sans qu’il soit un objectif partagé par tous les citoyens. L’INF permet de formuler cet objectif commun en termes limpides :
Aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation de mettre en commun 50 % de tous nos revenus pour financer nos politiques publiques. Nous désirons :
- Retrouver des budgets à l’équilibre, faute de quoi le taux marginal de 50 % pourrait encore s’alourdir.
- Abaisser ensuite ce taux d’un point tous les 3 ans, jusqu’à atteindre un niveau correspondant à la norme des pays européens.
En termes managériaux, le taux actuel de 50 % est un indicateur de (mauvaise) performance économique du secteur public français. Les citoyens doivent trouver ensemble des solutions pour l’abaisser. Chacun est incité à contribuer à l’enjeu national de rationalisation des structures et politiques publiques.